La méthanisation est une énergie renouvelable qui est issue de la dégradation naturelle des déchets organiques provenant des végétaux, des animaux et de l’industrie agro-alimentaire.
D’abord pratiquée à l’échelle industrielle, elle commence depuis quelques années à se répandre à toute petite échelle, notamment dans les fermes et exploitations agricoles. Ces petites unités de production de micro-méthanisation ont une puissance inférieure à 80 kW, mais permettent aux agriculteurs de gagner en autonomie.
L’énergie de la biomasse, ainsi produite, est souvent vantée pour son caractère écologique, sans pour autant faire l’unanimité. Comme pour tout, elle a des avantages et des inconvénients. Voyons ensemble quel avenir semble lui être réservé.
La micro-méthanisation se développe beaucoup sur les exploitations agricoles. Le processus fonctionne par la fermentation de matière organique, et ce n’est absolument pas ce qui manque dans ce genre de structure : déjections animales et résidus de culture. Les éleveurs et agriculteurs peuvent ainsi transformer leurs effluents d'élevage en énergie verte.
1 tonne de matière organique entièrement fermentée permet d’obtenir jusqu’à 500 m2 de biogaz, soit l’équivalent d’un peu plus de 350 litres de fioul.
Ce système est particulièrement adapté pour les éleveurs de bovins, car la micro-méthanisation est destinée aux matières organiques sous forme liquide, et donc parfaitement adaptée pour le lisier. Pour se faire une idée, le processus se réalise à partir de 100 vaches laitières ou de 200 truies, et demande peu d’investissement en temps (en moyenne 20 minutes par jour).
Comment est-ce que ça fonctionne exactement ?
La méthanisation se passe dans une cuve appelée digesteur. Il faut nourrir les animaux, récupérer leurs excréments et autres déchets pour qu’ils y soient triés et chauffés, et se dégradent en fermentant.
Il en ressort ensuite :
Pour visualiser le fonctionnement de la micro-méthanisation dans une exploitation agricole, voici une vidéo explicative.
En se servant de leurs propres déchets pour alimenter le digesteur, et en utilisant l’énergie dégagée par la micro-méthanisation pour faire tourner leur exploitation, les agriculteurs misent sur l’autonomie. Ce qui leur permet de réduire leur frais (après l’investissement fait pour la mise en place du processus) et de consolider leurs revenus.
Mais c’est avant tout une énergie renouvelable dont la ressource nécessaire est disponible en grande quantité, et peu coûteuse. Disponible partout, l’énergie de biomasse est inépuisable. Elle permet de valoriser les déchets, et de diminuer l’impact des gaz à effet de serre émis lors de l’élevage.
Pour le plus grand plaisir des voisins, la micro-méthanisation va permettre de réduire largement les mauvaises odeurs du fumier et du lisier. L’engrais (digestat) qui résulte de la fermentation est sans odeur, et avec des vertus fertilisantes encore supérieures.
Si les déchets qui ont été utilisés sont de qualité, les agriculteurs peuvent l’utiliser et même devenir indépendant en matière de fertilisants. Certains réussissent ainsi à passer naturellement au bio.
Enfin, la création de biogaz permet de réduire le besoin en énergie fossile. Il est utilisé pour faire tourner l’exploitation, et peut même servir de chauffage voire alimenter les alentours.
Pour autant, bien que l’opération semble facile et à petite échelle, elle demande des conditions de développement strictes. Il faut contrôler la température, le ratio carbone, le Ph…
C’est pourquoi tout n’est pas encore bien cadré, et que la micro-méthanisation ne fait pas l’unanimité.
Le premier doute repose sur la production de CO2. Normalement, le carbone présent dans le fumier est mis dans les sols où il est stocké. Dans un système de micro-méthanisation, il est utilisé et transformé à l’état gazeux, ce qui réduit son circuit et il revient plus rapidement dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone.
Pour autant, la quantité de CO2 rejeté lors de la méthanisation correspond plus ou moins à la quantité de dioxyde transformée par les végétaux qui constituent la biomasse utilisée dans le digesteur. C’est donc un cycle sans fin, qui évite du moins l’utilisation d’énergie fossile grâce à l’autonomie qu’elle offre aux exploitations agricoles.
Bien que ce soit un investissement sur le long terme, les coûts de telles structures en arrêtent certains. Comme ils ont tendance à augmenter, ça pourrait être une difficulté dans l’avenir pour développer et multiplier les installations.
Enfin la question se pose sur la capacité de production de biogaz. Certes le processus fonctionne dans les exploitations agricoles, mais s’il est réellement durable et écologique, il faudrait pouvoir l’étendre à d’autres structures.
La biomasse peut aussi provenir des déchets organiques des foyers, des déchets alimentaires industriels, du bois ou autre. Mais avec une rentabilité à petite échelle, est-ce une solution pour répondre au besoin énergétique de villes par exemple ?
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