Article

La mutation de l'habitat

Nos habitats vont changer avec le climat, c'est une adaptation obligatoire et incontournable.

Nos décryptages vous intéressent ?

Abonnez-vous gratuitement pour recevoir nos études de tendances, sondages et interviews.

Votre e-mail à bien été envoyé !
Il semblerait y avoir une erreur

L’impact énergétique des habitations est un sujet d’actualité, à l’heure où les préoccupations écologiques sont en première position. Les températures évoluent et transforment peu à peu les zones habitables avec les catastrophes naturelles plus fréquentes qui viennent fragiliser les infrastructures. La population augmente et demande toujours plus d’espace au détriment parfois des terres cultivables. Soit autant d’éléments qui vont chambouler nos habitudes.

Nos logements vont devoir prendre en compte notre nouvel environnement pour évoluer avec lui dans les prochaines années. Ils doivent devenir plus respectueux de l'environnement, et plus résilients pour résister aux dégâts matériels. Tout en étant plus collaboratifs ou mieux aménagés pour offrir tout l’espace nécessaire à la population sans réduire les surfaces cultivables.

La préoccupation énergétique

Un constat pas très vert

Le logement a sa part de responsabilité dans le réchauffement climatique. En France, selon les chiffres de l’ADEME, le bâtiment consomme près de la moitié de toute l’énergie du pays (45%), et génère 20% des gaz à effet de serre.

Aujourd’hui, les normes environnementales sont toujours plus strictes. Pour autant, on recense sur l’Hexagone 4,8 millions de “passoires thermiques” . Ce sont les logements énergivores dont le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) est noté F et G. Leur nombre est conséquent, et leur impact sur le climat est catastrophique.

Il est donc indispensable d’opérer des changements pour réduire les dépenses énergétiques et rendre le logement plus respectueux de son environnement.

Une législation engagée

<span class="souligne_j">La bonne nouvelle, c’est que cette problématique est réellement considérée comme importante, et que la loi cherche à la résoudre.</span> La rénovation énergétique est la première étape de la lutte pour le ralentissement du dérèglement climatique.

La loi Climat et Résilience d’août 2021 met en place des mesures en ce sens, en voulant notamment faire disparaître les passoires thermiques du paysage français.

A partir de 2023, les propriétaires de logements classés G ne pourront plus augmenter leur loyer. En 2025 les passoires thermiques G ne pourront plus être louées, et en 2028 il en sera de même pour les bâtiments classés F. En 2034, l’interdiction s’étendra aussi aux logements E.

À compter du 1er janvier 2028, le chiffre clé sera 330 kilowattheures/m²/an. C’est le seuil à ne pas dépasser pour que la consommation énergétique d'un logement soit bien notée. Le classement est déterminé par le DPE, qui devient plus précis et plus complet, mais aussi plus simple d’accès.

Pour encourager ce que le gouvernement appelle une “rénovation performante”, des enveloppes budgétaires sont allouées aux travaux. Pour 2021-2022, elles s’élèvent à 6,7 milliards d’euros. L’objectif final est d’atteindre en 2025 une mise aux normes de l’ensemble du parc immobilier français en prévoyant la rénovation de 500 000 logements tous les ans.

La législation s’occupe également des bâtiments en construction avec la réglementation environnementale RE2020 mise en application depuis janvier 2022. Ambitieuse et exigeante pour la filière du bâtiment, elle veut transformer peu à peu les techniques de construction pour trouver des solutions énergétiques plus maîtrisées.

La question du changement climatique et des sinistres

Des risques accrus

A la problématique de la consommation énergétique, s’ajoute celle de l’environnement. En effet, on voit déjà que les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique sont plus nombreuses et plus violentes.

Les tempêtes, les inondations, les sécheresses et les pluies de grêle sont autant de risques qui menacent physiquement les habitations. Les images cette année de lotissements dévastés par des coulées de boue suite à des inondations sont assez parlantes.

Covéa nous présente bien dans son livre blanc l’évolution de ces risques dans le temps, jusqu’en 2050, en suivant les prédictions du rapport du GIEC sur le dérèglement climatique.

Une assurance habitation évolutive

Cette situation a aussi un impact sur le prix des assurances habitations, avec un risque de sinistres bien plus accrus en 2050 qu'aujourd'hui.

Si rien ne change pour limiter les effets néfastes du changement climatique, la Fédération française de l’Assurance (FFA) prévoit que la sinistralité en assurance dommages aux biens pourrait augmenter de 93% d’ici à 2050.

Migration des populations

Les conséquences de ces dérèglements climatiques seront directes sur les habitats, mais aussi sur les zones habitables. Certains territoires plus à risque que d’autres deviendront moins attractifs et plus difficiles à habiter.

On peut prendre l’exemple de la Floride dont le marché immobilier a déjà chuté à l’extrême nord de Miami Beach à cause de l’élévation du niveau de la mer.

La montée des eaux touchera aussi le littoral français, ainsi que les inondations dans les zones fluviales, et la sécheresse dans les régions chaudes. Des différences climatiques qui existent déjà d’une région à l’autre, naturellement, mais qui seront exacerbées dans le temps par le réchauffement climatique.

Anticiper le relogement et appréhender les risques

Des besoins humains différents

<span class="souligne_j">En premier lieu, il est important de redéfinir nos besoins et notre manière de nous loger.</span>

L’ADEME explore très bien le sujet, soulignant un environnement familial plus évolutif (séparation, recomposition…) et donc moins stable, et une mobilisation accrue sur les territoires.

Ces modes de vie impliquent des changements de logements plus fréquents, avec un besoin d’espace assez variable dans le temps. Peut-être que l’avenir du bâtiment se trouve dans des solutions de logements plus petits et modulables, qui s’adaptent facilement aux changements.

Le retour au collectif est aussi envisageable, avec davantage d’espaces partagés, de logements collaboratifs ou de colocation/cohabitation. Cela permet une meilleure entraide, des économies financières, et une optimisation de l’occupation de l’espace habitable.

Des constructions plus durables

L’autre aspect essentiel à la mutation du logement, c’est la réflexion autour de la construction en tant que telle. <span class="souligne_j">Les habitats devront être en accord avec l’environnement et aussi en mesure de mieux résister aux risques naturels.</span>

L’ADEME envisage une architecture qui utilise l’environnement naturel pour limiter la dépense énergétique. C’est ce qu’on appelle l’architecture bioclimatique. Elle souligne aussi l’utilisation de matériaux d’origine naturelle, ou bien recyclés et préfabriqués. La recherche nous permettra aussi, on l’espère, de découvrir de nouveaux matériaux innovants et polyvalents qui seront plus durables.

De nouveaux systèmes pourront être mis en place pour construire des maisons autonomes, ou du moins les plus autonomes possibles. On peut imaginer une production locale d’énergie, la récupération de l’eau de pluie, une végétalisation des surfaces, un meilleur suivi de la consommation énergétique en temps réel… Autant  de pistes de réflexion pour arriver à une véritable intégration du logement dans l’environnement.

L’avenir du logement promet de belles innovations, si les enjeux environnementaux et énergétiques sont réellement pris en compte. Aujourd’hui, le secteur du bâtiment a un impact négatif sur le réchauffement climatique, et le revers de la médaille n’est pas enthousiasmant.

Même si les conséquences du changement climatique sont inévitables, il est possible de les adoucir et de les anticiper en amorçant dès aujourd’hui une mutation engagée du logement. Et c’est en ce sens que nous avançons.

Nos décryptages vous intéressent ?

Abonnez-vous gratuitement pour recevoir nos études de tendances, sondages et interviews.

Votre e-mail à bien été envoyé !
Il semblerait y avoir une erreur
No items found.
No items found.

Liens

Arrow Back

Toutes les ressources