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Le tourisme durable d’aujourd’hui et demain

Avec la crise du Covid-19, le tourisme a bien évolué et changé de visage. Après la longue période du tourisme de masse, les tendances se dirigent vers le tourisme durable, plébiscité par les voyageurs.

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La prise de conscience sur les enjeux environnementaux a fortement influencé les nouvelles habitudes de voyage à la sortie de la pandémie. On remarque une volonté de réduire son empreinte carbone, de respecter les cultures locales, de favoriser les destinations de proximité…

Alors vers quoi se dirige le tourisme de demain ?

Vers le slow tourisme

Selon l’Ademe, 11% des émissions de gaz à effet de serre en France sont générés par le tourisme, ce qui représente environ 118 millions de tonnes de CO2.

Ce fort impact environnemental, les français ne l’ignorent plus et 64% d’entre eux se sentent concernés par la notion de tourisme durable. Les jeunes y sont particulièrement sensibles.

C’est pourquoi les habitudes évoluent, et se dirigent vers le slow tourisme, un tourisme environnemental qui prend en compte l’impact du transport et du séjour sur l’environnement lors du choix de destination. La pandémie a accéléré cette prise de conscience et fait avancer le tourisme durable de 5 voire 10 ans.

Après le covid, la tendance la plus populaire était la micro-aventure. Elle privilégie un séjour de courte durée, facile à organiser et décaler, dans un lieu de proximité et accessible financièrement.

Le confinement et la fermeture pour un temps de nombreuses frontières nous a fait redécouvrir le plaisir de visiter son propre pays qui regorge de belles choses. Le tourisme de proximité et l’hyperlocal ont le vent en poupe.

Selon une étude internationale de Booking.com, 73 % des personnes sondées aimeraient vivre des expériences qui reflètent la culture locale, et 59 % d’entre elles souhaitent que leur lieu de séjour soit en meilleur état après leur départ qu’avant leur arrivée.

Les différents types de voyage du tourisme durable peuvent se ranger en trois catégories :

  • l’écotourisme : ce sont les voyages effectués à travers le monde et qui se centrent sur la nature pour découvrir la faune et la flore locale en respectant l’environnement.
  • le tourisme équitable : les voyageurs vivent au sein de la communauté locale en faisant profiter l’économie locale de leur présence.
  • le tourisme solidaire : souvent pratiqué dans les pays du Sud, ce type de voyage  où l’on vit avec les locaux encourage le développement local et sensibilise aux traditions et aux problématiques de la population.

Le tourisme régénératif, un mouvement holistique

Le tourisme régénératif est plus qu’une tendance ou un marché de niche, c’est une manière de penser avec une approche profondément enracinée dans le développement régénératif. Ce mouvement s’inspire de l’agriculture régénératrice qui cherche à réhabiliter les sols épuisés par une monoculture intensive.

Alors que le tourisme durable cherche à respecter l’endroit et la communauté locale, le tourisme régénératif va encore plus loin en voulant laisser l’endroit meilleur qu’il n’a été trouvé.

Ce mouvement holistique reconnaît que les lieux et les communautés sont des systèmes vivants, en constante interaction et évolution. L’objectif est donc de régénérer la vie d’un écosystème local et se concentrant sur les communautés d’accueil et les écosystèmes au lieu de prendre en compte les besoins et les envies des touristes avec une approche marché-demande.

De manière plus concrète, le tourisme génératif est une expérience qui permet de découvrir réellement la culture locale, de privilégier une relation touriste-habitant authentique, de faire des activités qui rendent acteurs de la préservation du lieu visité, d’apprendre des communautés locales. Et donc de laisser derrière soi une terre encore plus propre et saine pour les habitants comme pour les prochaines générations de touristes.

Cette forme de tourisme doit avant tout comprendre et déterminer ce qui rend un endroit meilleur : moins de monde, régulation des foules, compensation carbone obligatoire, réseau de transport durable, offres indépendantes ou internationales ? L’implication locale est alors primordiale pour créer une économie touristique qui ait du sens, pour développer au lieu d’abîmer.

Pour cela, l’Ecole Supérieure du Tourisme nous donne quelques pistes :

  • Avoir une vision d’ensemble : considérer la destination pour respecter les écosystèmes, les ressources naturelles, la culture et les infrastructures déjà en place.
  • Collaborer de manière pluridisciplinaire : inclure aussi bien la gouvernance locale que le secteur privé et les organisations de la société civile représentant la diversité des communautés.
  • Exiger une répartition équitable des revenus : trouver une politique qui permet un juste équilibre des revenus touristiques dans les collectivités locales.
  • Maîtriser l’utilisation des terres par le tourisme : limiter le tourisme de villégiature à forte occupation dans les zones concentrées. Décourager l’étalement des complexes touristiques sur les côtes, les îles, et les zones montagneuses, afin de préserver le caractère géographique, une économie diversifiée, l’accès local et les écosystèmes.
  • Diversifier les marchés : encourager le tourisme local, qui est plus résistant face aux crises et contribue à augmenter la valeur perçue du patrimoine naturel et culturel régional.

Une étude Booking montre que 84% de la population croit que mieux comprendre les traditions et préserver l’héritage culturel est crucial. Hors le tourisme de masse tend à lisser et détruire les différences culturelles et abîmer les lieux touristiques. Le tourisme régénératif, lui, cherche à rendre chaque endroit meilleur selon son écosystème propre et son fonctionnement, avec une approche durable qui respecte chaque lieu et chaque communauté.

L’avion, mode de transport révolu ?

Lorsque l’on pense au voyage, on pense traditionnellement aux trajets en avion pour partir à l’étranger et vivre une expérience au bout du monde. Mais aujourd’hui, on pense aussi à l’empreinte carbone si élevée qu’on laisse en un seul trajet.

Et prendre l’avion n’est plus très bien vu. Certains abandonnent ce mode de transport, d’autres continuent mais en ont honte.

C’est en 2018 qu’est né en suède le terme “flygskam”, représentant la honte de prendre l’avion. Le mouvement est ensuite arrivé en Finlande, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France.

On remarque à la fois une prise de conscience personnelle de l’impact environnemental de l’avion, un sentiment de honte, et une réaction naturelle économique suite aux différentes taxes en vigueur qui augmentent les coûts.

Quelles alternatives à l’avion ?

D’abord le tourisme de proximité, comme vu précédemment.

Ensuite le choix d’un autre mode de transport quand c’est possible. Le train n’est pas encore le moyen le plus plébiscité car pas toujours le plus pratique, mais les camping-cars et vans sont à la mode. Entre 2020 et 2021, le nombre de vente et location a augmenté de 41%.

Les compagnies aériennes essaient elles aussi de prendre des initiatives plus responsables, notamment en réduisant la consommation de leurs avions, et en s’engageant pour des ONG qui protègent l’environnement. Mais ces engagements ne compensent malheureusement pas la forte pollution dont elles sont responsables.

Besoin de nouvelles offres d’éco-tourisme

Selon l’ADN, en mars 2022, des requêtes comme “vacances écoresponsables” étaient passées sur le web de 22 à 142% par rapport à 2021.

46% des voyageurs internationaux disent avoir séjourné dans un hébergement durable au cours de la dernière année, et 72% pensent que les agences de voyage devraient proposer plus d’offres de voyage durable.

Pourtant cette demande grandissante de tourisme durable, en contact avec les populations locales, dans une démarche respectueuse de l’environnement, avec une recherche d’expérience immersive dans la culture locale n’est pas si facile à satisfaire.

37% des voyageurs souhaiteraient que les sites de voyage proposent en option un filtre qui sélectionne seulement les offres durables et responsables pour être mieux orientés.

On manque d’offres de référence dans le secteur, vers qui on pourrait se tourner facilement et orienter les recherches.

Une enquête américaine début 2022 a révélé que 81% des interrogés pensent qu’il n’y a pas assez d’options  de voyages durables, ou ne savent tout simplement pas s’il en existe. Une autre étude de Booking montre que 32% de la population ne sait pas comment rendre leur voyage plus durable et souhaiterait être accompagné et guidé dans cette voie.

Un créneau à prendre pour les entreprises qui voudraient se positionner sur cette demande spécifique ?

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