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Les fermes urbaines

Avec l’enjeu du changement climatique et l’extension des zones urbaines au détriment des terres cultivables, l’agriculture doit se repenser et réaménager constamment son territoire.

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Puisque la campagne perd du terrain, c’est en ville que la nature reprend ses droits. Et de plus en plus on voit apparaître des dômes de verdure et des espaces verts qui viennent colorer les hauteurs de nos paysages urbains.

Trouver une nouvelle manière de cultiver des plantes potagères, restructurer l’espace, sensibiliser à l’écologie, créer des jardins collectifs, privilégier le circuit court, produire à proximité des consommateurs, valoriser la biodiversité… Autant de missions que les fermes urbaines tendent à remplir en s’implantant en ville.

Des cultures sur les toits et dans les espaces urbains

<span class="souligne_v">Aujourd’hui 60% de l’humanité se concentre en ville, et ce pourcentage est en constante évolution avec une augmentation de 20% supplémentaire prévue pour 2050. </span> Le besoin de cultiver près de nos lieux d’habitation est donc devenu crucial pour répondre à la demande alimentaire.

Les fermes urbaines permettent de privilégier la proximité. Certains espaces aménagés en jardins coopératifs ouvrent leurs portes aux habitants qui peuvent mettre les mains dans la terre pour faire pousser des fruits et légumes qu’ils pourront directement mettre dans leur assiette. D’autres structures plus professionnelles permettent de vendre en direct une culture locale aux habitants du quartier ou de la ville, voire même aux commerces de proximité.

La jeune entreprise Jungle concept commence par exemple à approvisionner soixante Monoprix en plantes sans pesticides cultivées dans sa ferme verticale de Château Thierry.

La mise en place de cette production en circuit court, sans intermédiaires, limite l’impact des transports et les pertes lors des voyages pour tendre vers le zéro déchet.

<span class="souligne_v">Alors que les villes sont responsables de près de 70% des émissions de gaz à effet de serre, la création de ces espaces verts favorise le maintien de la biodiversité et régule le microclimat au sein même de ces espaces urbains. </span> Bien que cela ne compense pas la pollution, l’apparition de ces fermes au milieu des habitations tend à la diminuer.

Des produits frais et bio en bas (ou en haut) de chez soi

Ce genre de culture en ville est essentiellement biologique. Sans insecticides, sans fongicides, sans OGM. On ne fait pousser que des fruits, des légumes et des plantes aromatiques dans le plus grand respect de la nature, dans une recherche de qualité plutôt que de quantité.

Cela dit, selon la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture), <span class="souligne_j">1 m² peut produire jusqu’à 20 kg de nourriture par an,</span> ce qui n’est pas négligeable !

Trouver des produits frais et de proximité devient donc un luxe que même les citadins peuvent s’offrir.

C’est ce que propose la Caverne, une ferme souterraine parisienne qui cultive des jeunes pousses, des champignons et des endives dans l’ancien parking souterrain d’une barre HLM. Les produits bio proposés à la vente sont livrés à vélo, et récoltés le jour même. De quoi se régaler et prendre soin de sa santé et en favorisant l’agriculture locale tout en habitant au dixième étage d’une tour en plein centre-ville !

Culture souterraine de La Caverne

Des initiatives variées au cœur de la ville

Il existe de nombreuses initiatives en tout genre, c’est un secteur en plein essor. En France on peut compter jusqu’à 400 fermes urbaines, dont une trentaine en région parisienne.

Selon la CERDD (Centre Ressource du Développement Durable), il existe plusieurs types de fermes urbaines :

  • les fermes périurbaines qui sont plus proches de l’agriculture classique par l’espace qu’elles occupent, et qui servent à approvisionner la ville voisine.
  • l’agriculture non professionnelle collective : ce sont les espaces aménagés à l’initiative d’associations ou de résidents pour partager un espace commun. Elles ont aussi un but éducatif et ludique.
  • l’agriculture professionnelle sociale et solidaire : ce sont les fermes et espaces agricoles qui sont des lieux de réinsertion et/ou de sensibilisation à l’écologie.
  • l’agriculture avec finalité de production : ce sont les fermes urbaines verticales ou souterraines qui utilisent l’hydroponie et l’aéroponie pour produire en quantité avec une emprise au sol réduite et vendent les récoltes.

La plus grande ferme d’Europe se trouve à Paris, sur le toit du Parc des Expositions. Ce sont ici 14 000 m² de terrains perchés à 15 m de hauteur qui sont loués à des particuliers ou cultivés par une équipe de six maraîchers. Une vingtaine de variétés de fruits, légumes et plantes aromatiques y sont cultivés grâce à la culture hydroponique (irrigation et circuit d’eau fermé) et aéroponique (culture à la verticale sur des colonnes).

La ferme urbaine NU Paris sur le Parc des Expositions

La culture s’arrête en hiver à cause des caprices de la météo et du risque de gel de l’eau dans le système d’irrigation. Pour donner un ordre d’idée, les tomates cultivées dans cette ferme ont eu un rendement important, allant jusqu’à 1 tonne de fruits par semaine.

Un nouveau marché en pleine structuration

Plus qu’une tendance à la mode, l’agriculture urbaine devient un nouveau marché en devenir qui fait naître de nouveaux métiers. Son modèle économique n’est cependant pas entièrement défini, il est encore en phase d’expérimentation.

Aujourd’hui les aliments produits en ville ne sont pas très variés. On y trouve le plus souvent des jeunes pousses, quelques fruits et légumes, des herbes aromatiques et des fleurs comestibles.

Le seul paradoxe de ce nouveau modèle qui se veut complètement écologique est l’impact carbone de la construction des infrastructures complexes qui recevront les cultures. Sans compter les coûts qui sont importants et freinent beaucoup de projets.

<span class="souligne_v"> Les fermes urbaines n’ont pas pour but de remplacer l’agriculture, mais plutôt de la compléter et la soutenir en favorisant la proximité. </span>

À Liège, en Belgique, des citoyens ont lancé en 2013  le projet nommé “Ceinture aliment-terre liégeoise” qui se donne 25 ans pour que 50% de ce qui est consommé en ville provienne d’un rayon de moins de 50 km. Ici ils cherchent aussi à former un circuit court qui respecte les producteurs et assure une alimentation de qualité. Le projet s'appuie sur le système de l’agriculture traditionnelle et veut optimiser la culture des terres environnantes grâce au savoir-faire des 200 producteurs existants.

Les avis sont parfois mitigés à propos du développement de ces fermes urbaines. Certains y voient un véritable potentiel à encourager, d’autres un essai désespéré de sauver l’agriculture.

Quel que soit l’impact réel de ces structures dans les prochaines années sur le secteur agricole, elles amélioreront toujours la qualité de l’alimentation en ville. En se développant encore davantage en milieu urbain, elles peuvent offrir une solution bienvenue aux enjeux climatiques et alimentaires qui sont bien d’actualité.

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