Lutter contre l'acidification des océans

Mais surtout les océans sont un puits de carbone qui absorbe une partie du CO2 émis par l’homme, près de 30%, et contribuent à la régulation du climat. Et à force de se diluer dans la mer, il produit de l’acide carbonique qui vient réduire le ph de l’eau.

Les conséquences de cette acidification sont multiples sur l’environnement, et il est donc important d’en prendre conscience pour agir.

‍

Les causes de la baisse du PH

Le ph moyen des océans est de 8, 25. C’est lui qui permet de maintenir l’équilibre de la faune et la flore sous-marines. Et pourtant, depuis plusieurs dizaines d’années, le ph ne fait que diminuer et tourne autour de 8,1.

L'acidification des océans a augmenté de 30% depuis 1800. Et une hausse de 150% est prévue d'ici 2100. Ce qui perturbe dès aujourd’hui l’écosystème, et n’est pas sans conséquences.

Comment cela se fait-il ?

Il existe plusieurs causes, mais la principale est l’absorption du CO2 dans l’eau. Under The Pole nous explique comment cela fonctionne dans cette vidéo éducative :

‍

Parmi les autres raisons de cette acidification, on peut citer les ruissellements provenant des exploitations agricoles ou de nos jardins. Souvent chargés en azote et en carbone, ils contribuent à intensifier le phénomène.

L’autre fléau, pour les océans, mais aussi pour la planète en général, ce sont les mégots qui se baladent dans la nature. Il y en a 137 milliards qui sont jetés par terre chaque jour dans le monde, et 40% d’entre eux finissent dans les océans.

Pleins de substances nocives, ils causent de nombreux dégâts dans les sols et l’eau en participant à leur pollution et acidification.

‍

Les conséquences sur l’environnement

La biodiversité est la première à être impactée. La vie dans les océans n’est plus la même puisque les conditions de vie pour la faune et la flore changent.

Les planctons par exemple ne peuvent plus se développer correctement, car l’acidité de l’eau les empêche de bien former leur exosquelette. Pourtant, leur présence est essentielle dans les océans car ils sont un maillon incontournable de la chaîne alimentaire sous-marine. Sans eux, de nombreuses espèces ont plus de mal à se nourrir. Elles doivent donc se déplacer pour chercher de quoi vivre, ce qui perturbe l’écosystème naturel.

Ils participent également à la création d’oxygène dans l’eau, et sont importants pour l’équilibre de l’atmosphère.

Les coraux également sont touchés par cette acidification qui les empêche de créer leur structure calcaire. Rien que dans les fonds marins appartenant à la France, le recouvrement de corail vivant a diminué de 29%.

Or les coraux abritent de nombreuses espèces, et aident à limiter l’impact des catastrophes naturelles comme les ouragans et les tsunamis.

Ainsi tous les éléments de la biodiversité et de la chaîne alimentaire sont touchés même de manière indirecte, jusqu’à l’Homme qui se situe au bout. Il est donc important, pour l’être humain et la planète, de pouvoir enrayer ce phénomène qui prend de l’ampleur.

‍

Agir pour protéger les océans

L’acidification des océans est une problématique découverte assez tardivement, et pour laquelle il n’y a pas eu de technologie récente qui se présenterait comme une solution durable et efficace.

La vraie manière d’agir aujourd’hui, c’est de s’attaquer réellement à l’origine du problème : les émissions humaines de CO2.

Limiter et réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c’est une nécessité qui ne surprend plus personne, parce que les océans sont loin d’être les seuls à en pâtir. C’est pourquoi nous devrions tous être attentifs à notre empreinte carbone, et adapter notre mode de vie en conséquence.  Certes il faut que des directives soient prises à grande échelle, mais commençons déjà par agir à notre mesure.

Une autre action possible est de favoriser la pêche durable. Pour résister au mieux à l'acidification des océans, l’écosystème marin a besoin d’être solide. La pêche intensive, elle, vient l’abîmer et le fragiliser, ce qui complique la situation.

Ensuite une meilleure gestion des déchets aidera à maintenir un écosystème marin sain. On a vu les problématiques de pollution liée aux mégots de cigarette, mais viennent s’y ajouter tout ce qui tourne autour du plastique ainsi que les rejets industriels.

De nombreuses associations œuvrent pour lutter contre l’acidification des océans et protéger les océans, notamment en faisant de la sensibilisation auprès des jeunes. Il y a une vraie dimension éducative auprès de la nouvelle génération, et c’est à nous d’agir !

Comme le dit Florie, la créatrice de Touk-Touk, un magazine de jeunesse : “Nous ne protégeons que ce que nous connaissons.” Son livre réalisé en coopération avec Under The Pole, programme d’exploration sous-marine, fait découvrir de manière ludique et complète la beauté et l’importance des fonds marins pour que nous comprenions de quoi il s’agit réellement.

Au niveau politique, la Principauté de Monaco est particulièrement active sur cette problématique de l’acidification des océans grâce à la Fondation Prince Albert II qui a soutenu plusieurs projets de recherche. Le Centre scientifique de Monaco réalise depuis 20 ans des recherches de pointe sur les coraux tropicaux notamment.

Espérons que la prise de conscience soit collective, pour que nous puissions tous agir globalement et que les recherches évoluent afin d’enrayer ce phénomène. En attendant, nous avons tous notre rôle à jouer à notre échelle !

‍